Zbigniew Brezinski, ancien conseiller du président Carter, incarne la continuité de la politique étrangère états-unienne, qui n’est ni démocrate ni républicaine.
Il préconise l’encerclement de la Russie grâce à la déstabilisation de ses régions frontalières et c’est cette politique qui primera à la Maison Blanche même sous Trump donné pour un pro-russe.
Interviewé par le journal Gazeta ru, le vieux politicien réitère "son soutien au gouvernement légitime ukrainien" et conseille à la Russie de cesser " ses manœuvres impérialistes à travers le monde", car dans le contexte actuel, " la Russie n'est plus un empire". Brezinski place la question de l'annexion de la Crimée "au centre des contentieux avec la Russie" et réfute que Moscou "impose sa volonté à l'Occident". Sans évoquer des centaines de cas d'ingérences des États-Unis en Asie de l'ouest et au Moyen-Orient, l'ex-conseiller de la Maison Blanche conseille aux "Russes" de trouver "une formule pour régler la question de la Crimée ": " Je ne vois aucune raison pour que les Russes ne parviennent pas à une solution", dit-il tout en évoquant sournoisement la présence " de plusieurs ethnies en Crimée, des Tatars (pro Ankara) et des Ukrainiens entre autres".
Quant à l'émergence d'une union eurasiatique, cauchemar des puissances occidentales, Brezinski l'écarte d'emblée : " Je ne crois pas que cette fameuse union économique puisse voir le jour avant 10 ou 20 ans. Surtout si les dirigeants russes changent d'optique pendant cette période et qu'ils finissent par comprendre que la Russie est un pays européen et non pas eurasiatique". La remarque a toute son importance dans la mesure où les tentatives de l'Occident pour provoquer une révolution colorée en Russie, à travers des manifs anti-corruption se multiplient, ainsi que l'a reconnu vendredi le président russe Poutine.
Brezinski a dénoncé ensuite " l'appétit territorial" de la Russie qui aura "des impacts dévastateurs pour Moscou”. Le vieux diplomate exprime ainsi son mécontentement de la montée en puissance de la Russie dans des régions traditionnellement acquise à l'emprise US comme le Moyen-Orient ou encore l'Afrique du Nord.
À peine quelques jours après des manifs "anticorruptions" à Moscou, Brezinski accuse la Russie "d'avoir elle-même provoqué les sanctions dont elle est victime". À la fin de l'entretien, l'ex-conseiller qui critique "l'absence d'une stratégie internationale de la nouvelle administration US", demande à Poutine de se retirer de la politique : " Dans la perspective des élections de 2018, je crois qu'il est temps que Poutine se retire de la Politique et qu'il pense plutôt à sa vie et à son avenir. Son maintien au pouvoir risque de provoquer du désordre en Russie ... c'est un danger que Poutine devra prendre en compte".